Si elle n’était pas très importante il y a encore quelques années (les graphistes s’arrachent encore les cheveux à la vue de documents en Comic Sans MS), la typographie est aujourd’hui sur le devant de la scène comme en témoignent toutes ces affiches à base de citations que l’on peut retrouver à peu près partout. Le lettering, ou lettrage est partout et s’adapte aussi énormément aux logos pour des rendus minimalistes qui vont droit au but. J’avais prévu un seul article au départ, mais celui-ci c’est rapidement étoffé, et après avoir dépassé deux pages de texte sous word, je me suis dit qu’il valait peut être mieux le séparer en plusieurs parties.
Dans cette première partie, je vous propose des bases :
Où trouver vos polices ? Comment les installer ? Les gérer ? Quels sont les différents formats ? Enfin, nous terminerons sur mes 8 astuces pour une composition typographique réussie.
Le prochain article répondra aux problématiques de création de typographie, des tendances récentes en lettering et d’un tuto pour créer une composition typographique soi-même.
Où les trouver ?
Trouver des polices de caractère n’est pas bien compliqué aujourd’hui. Différents sites en proposent, les graphistes vous proposent leurs typos favorites en planches sur leurs blogs et sur pinterest. Bref, ce n’est vraiment pas le plus compliqué. De mon côté, je travaille énormément avec dafont.com, par habitude, mais je commence aussi pas mal à utiliser google fonts qui permet de visualiser du premier coup d’œil les différentes typos. Il est même possible d’installer un module directement dans photoshop (fontea) qui permet d’avoir directement toutes les google font. Toutefois, il vous faut une machine au top pour que ça tourne, le module ralentissait tellement mon ordinateur que j’ai laissé tomber.
L’avantage de dafont ? Son rangement par types de polices permet vraiment de trouver facilement ce qu’on cherche et l’aperçu est bien pratique. Je le trouve moins fouilli que google fonts.
L’avantage de google fonts ? La plupart des blogs proposent aujourd’hui des typographies via google font, on peut donc facilement les retrouver et travailler avec les typo concernées.
Comment les installer ?
Si vous êtes sur pc, téléchargez vos polices, décompressez le dossier obtenu et transferez les fichiers des polices dans le dossier «fonts» qui se trouvent normalement dans Windows sur votre disque C:.
Sur mac, vous les installerez dans le dossier /Library/Fonts (il est aussi possible de faire un clic droit «installer la police»).
Mes astuces pour les gérer
Basiquement, vous allez dans votre dossier fonts et vous verrez toutes les typo utilisées. Sinon, il est possible d’installer des logiciels pour faciliter la gestions de vos typographies.
Suitcase fusion
C’est l’un des logiciels les plus connus.De fait, il existe pour MAC et windows, tout de suite, ça lui donne un avantage. Le désavantage, c’est qu’il est payant (et à 120$ environ, je n’ai pas pris la peine de l’essayer. Je suis plutôt partisanne du «c’est pas la peine de me faire mal si je ne vais pas acheter). J’en ai entendu beaucoup de bien en revanche, c’est pourquoi je l’ai mis dans cette liste malgré tout.
Fontbase
Il est gratuit, ce qui est, à mes yeux, un avantage notable. Il existe uniquement pour windows et vous permettra de tester une typo en en changeant la couleur, le fond, la taille… Vous pouvez aussi créer des collections (j’aime bien classer mes polices par grandes familles mais aussi crééer des dossiers associés à chaque projet, ça me permet de plus facilement faire mes «brand boards» mais aussi de pouvoir dire directement au clien quelle typo a été utilisée sur son projet. Il est aussi possible de omparer deux typos, ce qui peut être bien pratique.
Les formats de polices
On trouve différents types de formats : .ttf, .otf, .svg, .eot, .woff. A quoi cela correspond-t-il ? Que vaut-il mieux privilégier ?
Le .svg est un «vieux» format des années 90 faisant partie de la norme vectorielle svg de l’époque. Elle est dôtée d’une grande souplesse car on peut utiliser dessus les motifs, dégradés… Mais, elle a tendance à être lourde.
Le .ttf ou True type est le format le plus ancien utilisé sur le web (né dans les années 80). C’est un format intelligent car on peut l’optimiser (bold, regular, thin…) facilement.
Le .otf ou Open type est une évolution du ttf. C’est un format très courant aujourd’hui et les différences entre les deux formats sont difficilement perceptibles. Il offre encore plus de possibilités que le ttf.
Le .eot ou embedded open type est un format allégé de l’otf. Créé par microsoft pour pouvoir être embarqué dasns internet explorer, il a fini par disparaitre à cause de nombreux inconvénients (et d’un mauvais timing)
Le .woff est le format le plus récent. Comme le .eot, il a été conçu pour être embarqué puisque conçu par Mozilla et pensé pour le web. Son format étant ouvert, il est utilisable sur n’importe quel navigateur.
En résumé, gardez à l’esprit qu’aujourd’hui, ce sont les format .ttf et .otf qui sont le mieux supportés sur le net (et pour de l’affiche typographique, faites-vous plaisir !)
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8 conseils pour une composition typographique réussie
La police va donner sa personnalité à votre contenu, le rendra plus ou moins lisible et influence, par conséquent, la façon dont vous êtes perçus.
1.Evitez les polices par défaut
Si Arial, Trebuchet, Times new Roman ou Garamond offrent une parfaite lisibilité à vos contenus, réservez les pour les gros blocs de texte. Le reste du temps, une jolie typo peut donner toute son originalité à votre document. Et par pitié, à moins de vouloir donner des envies de meurtre aux graphistes de votre entourage, bannissez Comic Sans MS et Papyrus.
2. Utilisez 2 ou 3 polices maximum
Comme pour les couleurs, point trop n’en faut. Pour garder un fil rouge et une belle harmonie (à moins d’être un expert en typographie), limitez vous à 3 fonts maximum. En revanche, rien n’empêche de jouer sur la taille, la couleur, l’opacité, la graisse ou la casse. De même, dans les jeux de typos, évitez les polices trop proches, jouez sur les différentes familles de caractères (Serif, Sans Serif, Cursive, Fantaisie, Monospace)
3. Jouez sur contrastes et la taille
Changez la graisse de vos typos, variez les tailles de caractères, utilisez des majuscules par endroits.
4. N’ayez pas peur des blancs
Le blanc, le vide, ne doit pas vous faire peur, les compositions lettering ont une image moderne et épurée grâce, justement à des fonds blancs ou unis, éventuellement texturés pour donner une ambiance vintage ou autres. L’espacement entre vos mots, vos lignes peut aussi trouver toute sa signification. Ces espaces vides sont des zones de repos, elles permettent à l’oeil de recevoir et d’enregistrer le reste des informations avant de poursuivre. Pensez minimalisme.
5. Ne négligez pas le chemin visuel
En occident, nous lisons de gauche à droite. Nos yeux, notre cerveau, sont entraînés à cela et nous pratiquons ce qu’on appelle une lecture en Z. C’est à dire que nos yeux balaie l’espace d’un point 1 à gauche vers un point 2 à droite pour revenir à la ligne sous le point 1 et retourner vers la droite. Les éléments de vos pages peuvent être sens dessus-dessous, mais dans l’idéal, il faut suivre ce sens de lecture et disposer les éléments dans le sens des aiguilles d’une montre.
6. Pensez aux ornements
Ils ne sont pas obligatoires mais peuvent donner le ton de votre affiches, leur donner un côté plus artistique, plus frais : feuillages, couronnes, bannières, flèches et diverses arabesques peuvent venir souligner vos textes. C’est un peu contradictoire avec le conseil n°4, mais attention, je ne vous ai pas dit de mettre tous ces éléments d’un coup, un seul peut suffire.
7.Laissez tomber les effets
Il est tentant, quand on commence à utiliser un logiciel, d’utiliser tous les filtres et effets possibles et imaginables mais franchement, less is more, oubliez les biseautages, lueurs et autres dégradés. La seule petite chose autorisée, un effet d’ombre très léger pour ajouter de la lisibilité. Malheureusement, dans la plupart des cas, les effets ont tendance à amoindrir la lisibilité.
8. N’ayez pas peur du parti pris graphique
Il m’arrive souvent de m’entendre dire, mais pourquoi là tu as justifié à droite et là, c’est centré. En lettering, personne ne vous obligera à centrer tout votre texte, au contraire, c’est ce qui va lui apporter du dynamisme. Un texte tourné à 90° à la verticale, une justification différente. Il s’agit d’un choix graphique. Le faire valoir est parfois compliqué quand, comme moi, vous agissez d’instinct, mais ça peut sembler une évidence quand on teste plusieurs compositions.