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Quand je rencontre des gens et qu’on parle de mon métier, je me retrouve souvent face à des personnes qui ne savent absolument pas ce que c’est qu’un graphiste (et encore moins si je dis que je suis infographiste, alors là, je perds tout le monde). Je suis donc “Infographiste”, qu’est ce que c’est, quelle est la différence entre un graphiste et un infographiste ? La formation que j’ai suivie, il y a donc plusieurs années maintenant, était une formation d’infographiste. En un sens, l’infographiste est un peu plus “complet” que le graphiste. La différence est sensible, aujourd’hui le graphiste est plus souvent associé au “print” comme on dit dans le métier, à toute la presse et la communication imprimée (flyers, communiqués de presse, magazines, affiches…). A la base, être graphiste (pour simplifier), c’est faire du lettrage à la main. D’ailleurs vous noterez qu’à l’école on ne parle plus d’écriture mais de “graphisme”.

L’infographiste, lui (ou elle dans mon cas) travaille via l’ordinateur (le terme apparaît d’ailleurs dans les années 80, car le fait d’être graphiste et de travailler sur ordinateur était un plus sur le CV). Mon diplôme m’accorde même la mention “d’infographiste multimédia” car j’ai été formée en 3D (bien que, je ne sois pas allée bien plus loin que la formation de ce côté-là, c’était amusant, mais clairement pas mon truc et je n’ai pas poussé de ce côté là).

Bref, je suis infographiste…

Et illustratrice. Et webdesigner (là encore, il convient de faire la différence entre un webdesigner, un webmaster, un développeur, et un intégrateur, mais on en reparlera une autre fois n’est ce pas ?).

C’est bien joli mais ça consiste en quoi et comment ça se passe ?

Je résume bien souvent quand on me pose la question par un : je fais des logos, des cartes de visites, des flyers, des dossiers de presse, de la mise en page… C’est simple, et les gens identifient facilement ces choses-là. Mais si on rentre un peu dans le détail, mon métier, c’est : du conseil, de la veille, de la création…

Très souvent, la première chose qui va demander un futur client, c’est un devis. S’il me contacte via mail (honnêtement, c’est ce que je préfère, ça me permet de me poser, de réfléchir aux bonnes questions à lui poser pour comprendre un peu son projet et ses besoins et de lui établir un devis correct, en face à face ou au téléphone, les gens sont souvent pressés d’avoir une idée du prix que ça peut leur coûter et moi, je vous avoue que ça me stresse un peu).

Puis, selon les projets et la distance (il m’est arrivé de travailler exclusivement par mail et téléphone avec des clients à l’autre bout du monde ou simplement sur Paris), si le devis convient, je prends un contact plus direct. J’organise une rencontre dans un café, sur son lieu de travail si c’est une boutique/un institut…, ou à la maison qui est aussi mon bureau si le client est prêt à se déplacer. Ce que je préfères puisque je suis dans mon élément et que j’ai ainsi la possibilité de récupérer des exemples de mon boulot plus facilement (ayant un pc fixe, en rendez-vous extérieur c’est toujours un peu compliqué).  Si c’est à distance, c’est par mail, téléphone ou skype que tout se passe. Je pose beaucoup de questions avant de commencer, j’aime aussi discuter avec mes clients de choses qui n’ont parfois rien à voir avec leur projet, mais ça me permet de les connaître mieux et d’arriver à les cerner un peu pour mieux coller à leurs envies graphiques. J’aime que le client me dise ce qu’il a en tête. Certaines personnes, soit par timidité, soit par peur de s’imposer ont tendance à répondre à la question “est-ce que vous avez déjà une idée de ce que vous voulez?” par un “Je ne sais pas trop” alors qu’ils savent en fait parfaitement ce qu’ils aimeraient. Dans ces cas là, ça je fais des propositions qui élargissent le champ d’idées de ces personnes et si elles sont un peu ouvertes d’esprit et pas totalement arrêtées sur ce qu’elles souhaitent, ça passe. Si en revanche, elles avaient leur idée et rien d’autre en tête, ça ne passe pas du tout et on pédale dans la semoule pendant un moment. C’est dommage. Mieux vaut montrer des idées de choses qui vous plaisent à votre graphiste, ce sera plus simple pour lui de coller à vos envies et vous proposer des choses qui ne sont pas totalement à côté de la plaque. Il ne s’agit pas de lui demander de copier le superbe logo que vous avez vu chez Untel, déjà, un bon graphiste refusera de copier un autre logo, d’autre part, ce logo parfait pour Untel, ne le sera pas forcément pour vous, même si vous êtes dans le même secteur d’activité. Par contre, il arrive qu’un client pense ne pas avoir d’idée précise en tête et là, la discussion aide bien à débloquer la situation, quelques questions bien posées permettent de se rendre compte de ce qu’ils ne veulent absolument pas, en procédant par élimination, on y arrive. C’est aussi dans cette première discussion qu’on détermine un premier choix de couleur (grossier, j’affine de mon côté, une fois devant l’écran), le genre de typographie que l’on va ou pas utiliser, si on y mixe de l’illustration ou pas… On détermine grossièrement ce qu’on appelle un cahier des charges (parfois, le client organisé arrive avec un cahier des charges quasi-déterminé aussi, mais ça, c’est assez rare quand on se lance dans les projets de création de logo car ce sont des projets naissants).

Croquis Paris

Croquis pour une illustration Paris

Ensuite de mon côté, je fais quelques recherches. Sur le secteur si je ne le connais pas (j’ai beaucoup travaillé dans le secteur de la beauté, du livre, et dans l’aéronautique, et je connais bien celui du jeu, de la mode… Ce sont les secteurs qui me demandent le moins de recherches du coup) mais aussi pour me remettre au goût du jour. J’essaie d’évoluer constamment dans ce que je fais, en suivant (ou pas) les tendances pour ne pas tomber dans les vieux clichés. J’ai de nombreuses fois croisé des graphistes coincés dans leur époque qui n’ont pas su évoluer et continuent à proposer à leurs clients des trucs des années 80. Alors oui, ça peut plaire, mais en tout cas, depuis ma sortie d’école, je ne suis jamais tombée sur des clients qui m’aient demandé quelque chose qui “fasse vieillot”, les mots entendus sont “sexy” (alors ça, je me rappellerais toujours la première fois où on m’a demandé un visuel “sexy”, c’était dans mon premier boulot (Alex si jamais tu passes par là 😉 ) et je vous avoue que je me suis un peu demandé ce que j’allais bien pouvoir faire pour que le visuel en question soit sexy. J’étais en maison d’édition à ce moment-là et je devais faire un visuel de pub pour la sortie d’un bouquin qui n’avait absolument rien à voir avec un truc sexy et puis je me suis dit que ce qu’on me demandait c’était sans doute juste de faire un visuel qui soit moderne et donne envie au lecteur d’aller plus loin. J’étais dans le vrai. Je l’étais toujours quand mon chef, dans mon second boulot m’a demandé de faire en sorte à ce qu’une présentation aéronautique soit sexy (là franchement, j’ai un peu plus galéré). Bref, aujourd’hui, même si le public que j’ai en face de moins n’utilise pas ce terme, c’est bien du “sexy” qu’on veut, un visuel qui envoie, qui donne envie d’aller plus loin et qui corresponde au secteur  d’activité.

Illustration Paris pour Happy Paille

Illustration Paris, première version

Après les recherches, je passe au croquis. Que ce soit pour un logo, une illustration, un simple flyer, j’aime bien passer par la case croquis papier. C’est souvent un croquis très grossier qui ne voudra rien dire pour personne d’autre que moi mais ça m’aide à placer les éléments. Cette étape est généralement assez brève, sauf si je ne suis pas inspirée. (Et c’est là que c’est compliqué quand mes clients me demandent pour combien de temps j’en ai, quand on a le syndrôme de la page blanche, on avance généralement pas) Je passe ensuite sur l’écran, je réfléchis à un ou plusieurs nuanciers, je cherche mes typo et je passe à la composition. Je fais généralement trois propositions à mon client (même si de mon côté, je travaille parfois si plus de propositions).

C’est à ce moment-là qu’intervient un deuxième rdv (physique ou téléphonique) pour faire le point, voir ce qui plait, ne plait pas. Ici, soit on recommence, soit on ajuste et modifie une des propositions. Pour la suite, on continue de même, ajustements/propositions… jusqu’à ce que ça convienne parfaitement où que de mon côté je calme un peu le client (oui parce qu’il y a les gens qui ne savent pas s’arrêter et à qui il vaut mieux à un moment expliquer que là si on modifie encore ça n’a plus rien à voir avec ce qu’on voulait faire au départ). Bien sûr chaque projet diffère et on travaille un peu différemment s’il s’agit d’un site web ou d’une illustration mais le processus général est assez semblable. Pour une illustration, je fais valider un croquis digital au client par exemple, qu’on valide, s’il s’agit de personnages, les emplacements, la chevelure, la rondeur d’une hanche, un sourire, le placement des mains… Pour un site web, il y aura aussi l’étape du sitemap…

Illustration Paris pour Happy Paille

Illustration Paris version finale

Bref pleins de petits détails qui font qu’il y a tant de questions à poser avant de se lancer avec vous dans un projet ou ne serait-ce que de monter un devis personnalisé. Il faut savoir que je ne standardise pas mes devis. Oui j’ai une base de prix que je me suis noté quelque part mais de mon point de vue et pour avoir été un peu des deux côtés de la lunette, on ne peut pas demander à une blogueuse qui ne vit pas de son blog de payer le même tarif qu’une blogueuse professionnelle ou encore qu’une entreprise. Un petit institut indépendant aura moins de moyens qu’une grosse chaîne. Un particulier qui veut un faire-part n’y mettra pas le même prix que la carte de voeux annuelle d’une entreprise… Vous voyez un peu la chose non ? C’est pour ça que je n’aime pas quand on me demande un prix de but en blanc. J’ai aussi besoin de mener ma petite enquête et de voir qui j’ai en face de moi, je ne veux pas rouler la personne en face de moi avec un tarif exhorbitant qu’il ne pourra pas payer mais voyez-vous je n’ai non plus envie de me faire rouler dans la farine ! 😉

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